Aaaah, premier article depuis mon opération ! :D
Meuh non, je ne suis pas morte sur la table d'opération à cause d'un
geste malencontreux provoqué par un éternuement incontrôlé du chirurgien
! (mais je pense à ça parce que j'avais peur que ça arrive, hein,
sait-on jamais ^^). Alors, parlons peu, parlons bien !
12 juillet 2013 = 158 kgs
14 avril 2014 = 146 kgs
07 juin 2014 = 127 kgs
Total pour l'instant, à presque 2 mois post-op =
-31kgs et 5 tailles de vêtements en moins (merci le sport aussi !)
1) Les instants pré-op !
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Valise : check ! |
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Ma chambre pendant mon hospitalisation |
Pas grand-chose à signaler, je n'avais pas de question car j'avais
exploré tous les sites médicaux, forums et autres blogs possibles (+ les
questions que j'avais déjà posées au chirurgien, évidemment).
Pas
d'inquiétude particulière, une chambre très très agréable (c'était
marrant, les petites lumières carrées des autres fenêtres que je voyais
la nuit - je donnais sur l'immense espace intérieur de l'hôpital qui est
gris foncé/noir - me donnaient l'impression d'être toute petite au
milieu de buildings ^^). J'ai découvert les douches à la
betadine, une
la veille au soir et une le matin, c'est orange, ça ne sent ni bon ni
mauvais et tu es toooout désinfecté après ça hihi ^^. Ce que je devais
porter pour l'opération était tout préparé, j'ai découvert les gants de
toilettes jetables (ah ben oui, moi vous savez, je découvre encore la
vie, ne vous moquez pas ^^), j'avais posé près du lit le
chat en peluche
fait main que m'avais offert une amie, j'étais fin prête !
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Chaaaat :3 |
Ce que je n 'ai pas vraiment aimé, c'est qu'on ne peut évidemment pas
porter ses
lunettes, et c'est terrible parce que sans lunettes, je vois
archi flou et je me sens perdue et stressée. Quand on vous emmène vers le
bloc et que
vous voyez juste défiler le plafond au-dessus de vous, avec
les lumières rondes qui rythment le chemin en vous aveuglant
régulièrement, c'est effrayant, moi en tout cas ça ne m'a pas plu.
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Mon dernier repas pré-op !
(j'ai à peine pu y toucher en fait, trop stressée) |
Quant à l'
anesthésie générale, je trouvais très sympathique
l'anesthésiste (qui d'ailleurs est une amie de l'infirmière qui est
venue me piquer par la suite ahah ^^) mais je n'ai pas aimé me faire
endormir de force ! On sent qu'on vous force, on vous dit de penser à
quelque chose de positif mais tout ce à quoi je pensais c'est
"Eh merde,
si ça se trouve je vais mourir et j'arrive pas à penser à un truc
positif ! Si ça se trouve, le paysage qui t'attend après la mort
correspond à la pensée que tu avais au moment de mourir, eh merde je
vais mourir en stressant de ne pas penser à des licornes sur un nuage,
saleté d'anesthésie, fuck !!" ...et c'est sur cette réflexion
métaphysique que je me suis endormie...
2) Le réveil !
Alors, je n'ai pas aimé le réveil, soyons francs, hein ^^. J'étais dans
une immense pièce et j'entendais des infirmières parler plus loin, l'une
d'elles avait des problèmes de congés à poser et elle pleurait et moi
j'écoutais (même si j'étais dans le pôôôôté avec les yeux qui ne
voulaient pas vraiment s'ouvrir) et je me disais en moi-même "Mais
tais-toi....gnéééé...chhhhut....roooooh....baaaaah....la
pauvre.....m'enfin...." enfin bref ça me prenait la tête de l'entendre,
même si je compatissais ^^. En-dehors de ce débordement d'émotion (qui
ne devrait jamais avoir lieu sur un lieu de travail mais nous ne sommes
que des humains), j'ai trouvé toute l'équipe formidable, on s'est très
bien occupés de moi, j'ai d'ailleurs rempli
le questionnaire de
"satisfaction" et je l'ai renvoyé avec un commentaire gentil sur l'unité
de soin qui m'avait prise en charge. C'est incroyable de bosser dans un
hôpital (en plus souvenez-vous, j'avais fait un article sur les
Hôpitaux de Strasbourg, le plus gros employeur d'Alsace avec ses 10 000 employés !), il faut avoir un mental en béton armé et gérer de l'humain,
c'est vraiment un métier dur mais admirable.
Alors oui pardon, la suite ! Retour dans ma chambre, j'ai
un peu mal aux
épaules (et encore, ça aurait été pire sans les séances de kiné
respiratoire que j'avais avant) à cause des
gaz qu'ils injectent dans
l'abdomen pour le faire "gonfler" et avoir la place de manoeuvrer mais
sinon ça va. Je remarque avec surprise que je n'ai que
3 cicatrices au
lieu de 5 (en fait, j'avais tellement bien suivi le régime pré-op visant
à diminuer la taille du foie qu'ils n'ont pas eu besoin des
deux trous
supplémentaires servant à introduire deux grandes pinces et à le "lever" pour
laisser la place de manoeuvrer l'estomac). (source image - ah ben oui, hein, c'est pas mon opération à moi ^^ mais voilà ce qui se passe en gros ^^
http://ma-sleeve.over-blog.com/).
J'ai été opérée vers 9h ou 10h, je ne me souviens plus, et je suis
revenue dans ma chambre vers 20h, mais pareil, c'est un peu flou dans ma
tête, les horaires ^^. Le seul souci que j'ai eu c'est le soir même,
j'ai vomi un liquide noir et très épais et j'étais terrifiée, j'ai cru
que l'opération avait raté, que j'avais fait un mauvais mouvement etc.
et j'ai donc tiré sur la sonnette d'alarme au-dessus de mon lit. Lol ils
ont débarqué à plusieurs dans ma chambre, chirurgien en tête, là il a
aspergé mon vomi (oui bon, vous pouvez passer au paragraphe suivant si
ça vous dégoûte ahah ^^) avec de l'eau oxygénée (enfin je crois que
c'est ce qu'il a demandé et ce qu'une infirmière lui a tendu) et là il a
dit que tout allait bien, que je rejetais juste (un peu violemment,
certes XD) le
produit anesthésiant.
Sinon voilà, je ne prenais pas les
anti-douleurs qu'on m'apportait, je
bougeais avec une
lenteur folle car j'avais peur de craquer
Mini-Georges
(le nom de mon bébé estomac ^^), je n'ai pas osé me coucher sur le côté
pendant un mois de peur que mes autres organes se cassent la tronche à
cause de l'espace laissé vide (oui ça peut paraitre bête, je sais, mais
sur le coup ça me semblait vital, je vous assure !!!!). Et voilà, 3
jours de repas (auxquels je ne touchais pas), un quart d'heure de marche
par demi-journée, en traînant mon
chariot de perf' et ZOU, autorisée à
sortir :)
Ma grande soeur est venue me chercher. Même si elle n'est restée que
deux jours, ce qu'elle a fait pour moi est extra-ordinaire, elle m'a
fait des courses (qui m'ont duré loooongtemps, vous imaginez bien, vu ce
que je mangeais ^^), elle m'a acheté un mixeur pour bébé, idéal pour
moi et elle a porté ma valise sur le chemin du retour, ce dont j'aurais
été parfaitement incapable. Je sais qu'elle a eu l'impression de ne pas
servir à grand-chose car elle est restée peu de temps, j'avais besoin de
m'isoler totalement du monde pendant quelques jours, mais vraiment, je
ne pouvais pas faire ce qu'elle a fait pour moi !
Après ça,
une infirmière est venue me piquer tous les jours pendant 14
jours (pour éviter les phlébites) et voilà, les choses sérieuses
pouvaient commencer ;)
3) Non, cette opération n'est pas un miracle !
Je me suis vite rendue compte qu'après l'opération, seule chez moi, je
devais faire preuve de beaucoup de
volonté. L'opération est un coup de
pouce énorme,
une seconde chance, mais cette chance, il faut vraiment
savoir la saisir au vol et ne plus la lâcher ! Je me suis préparée
pendant 1 an à cette opération et finalement, ce n'était pas de trop !
Car si je n'avais pas redressé la barre avant,
si je n'avais pas renoncé
de moi-même à ma mauvaise hygiène de vie, j'aurais très mal vécu un
sevrage brutal de mes anciennes habitudes !
J'avais très peur car sur les forums, je lisais parfois des témoignages
de gens pour qui la sleeve était un échec (seulement 5 kgs perdus en 4
mois, une dépression, des carences, des vomissements et plus aucune
perte de poids etc.), j'étais terrifiée à l'idée de décevoir mon
entourage (qui a été si présent pour moi) et si la sleeve avait été un
échec, je ne sais pas si j'aurais eu la volonté de vivre. La vie que je
menais, c'était de l'auto-destruction, c'était un
suicide à tout petit
feu, le plus sadique et le plus maso qui soit. Mais la médecine moderne
m'a donné une nouvelle chance, le goût de vivre, et l'autre jour, alors
que j'étais dans le bus à écouter de la musique, je me suis dit "Tiens !
Je me sens heureuse !". C'est la première fois que je ressentais ça.
Alors le miracle, ce n'est pas l'opération, le miracle c'est soi-même,
le miracle c'est ce que cache chaque corps, gros ou mince, grand ou
petit, handicapé ou valide, peu importe.
En tout cas, réduire la couche
de graisse qui m'entoure, c'est faire remonter à la surface tout ce
que je suis capable d'accomplir.
4) Suivre le programme ou ne pas suivre le programme?
Lorsque vous revenez chez vous, vous avez un
régime en plusieurs étapes
(je n'ai pas le programme sous les yeux mais en gros c'était 15 jours de
liquide, 15 jours d'ultra mixés (une cuillerée à soupe de jambon mixée
avec de l'eau, c'est beurk...), 15 jours de très hâché, 15 jours de
hâché avec touts petits bouts - mais en nourriture bien molle - puis
progressivement on reprend des aliments variés mais toujours en très
très petites quantités et de la nourriture molle (exemple typique :
j'adorais croquer des
carottes crues bien fraiches mais j'ai attendu
jusqu'à il y a 10 jours à peu près pour oser prendre un bâtonnet de
carotte lors d'un apéro avec des collègues, et je l'ai mâché
consciencieusement (mais avec une euphorie non dissimulée ^^) pendant
environ 2 minutes (c'est très long, 2 minutes, pour un bâtonnet de
carotte, faites le test ^^).
Quoiqu'il en soit, je n'ai pas exactement suivi le programme ; en effet
les premières semaines, j'étais parfaitement incapable de manger autant
qu'indiqué !
6 repas (3 repas + 3 collations) + 1 litre / 1,5 litre
d'eau à répartir à bonne distance des repas en plusieurs prises, c'était
vraiment impossible. En fait, c'était paradoxal, je passais tout mon
temps à réfléchir à ce que j'allais manger...alors qu'au final je ne
mangeais presque rien !!!!
Le chirurgien m'avait dit
"Ne forcez pas si vous sentez que ça ne va pas
passer" alors je n'ai pas forcé, j'ai totalement fait confiance à mon
corps.
Aujourd'hui, à presque 2 mois post-op, voilà ce que je mange par
exemple le midi au boulot (sachant que j'ai 1h de pause) : 4 gorgées
d'eau (ça prépare l'estomac et je préfère boire avant de manger plutôt
qu'après) puis j'attends 20 à 30 minutes (dans l'idéal c'est 30 minutes
mais parfois je sens que je peux raisonnablement boire un peu avant donc
je me lance, attention il faut boire 4 PETITES gorgées, pas engloutir
un tonneau par gorgée ^^). Ensuite, en ce moment, j'ai 6 à 10 cerises,
5/6 tranches fines de concombre et des petits biscuits protéinés (type
Gerlinéa, biscuits vanille et citron, très bons). Je ne finis rien de
tout ça mais j'entame de bon coeur, je mange très doucement, je fais des
pauses et..euh euh ben l'heure de pause file vite donc après je
retourne au bureau :D. Le long de la journée je vais me chercher un peu
d'eau fraîche, 3 petites gorgées par heure à peu près.
5) Le retour au travail et le nouveau quotidien !
Le bureau, parlons-en ! Aaaah, quel bonheur d'être revenue bosser !!!!
J'ai été arrêtée 7 semaines en tout et c'était épouvantablement long
!!!! Oh j'en ai fait des choses, j'ai peint, j'ai écrit, j'ai lu, j'ai
rattrapé mon retard dans des séries télé, j'avais de la visite presque
chaque jour, je marchais 2h par jour, j'avais des rendez-vous médicaux,
j'ai adopté un chat à la SPA (un petit ange :))
j'ai même pris
l'initiative de m'inscrire au sport (en fait je me suis fait prescrire
du sport sur ordonnance ! Gratuit, illimité pendant 1 an, cette
initiative s'appelle
Sport Santé (c'est en place dans plusieurs villes
maintenant, renseignez-vous :)) et je trouve ça tout simplement
formidable :)).
et
Bref j'ai fait un certain nombre de choses mais rien de tel que le
boulot pour se sentir utile, épanoui, heureux, et entouré de repères
familiers (oui parce que alors ça c'est marrant, pendant mon arrêt j'ai
découvert des programmes télé en journée dont je ne connaissais
absolument pas l'existence Oo).
Le travail, c'est la santé ! Ne rien faire...ça craint :D !!!!
6) La santé, c'est le plus important :)
Et la santé, eh oui, c'est le plus important, m'ssieurs-dames ! J'ai eu
énormément de chance, je n'avais pas consulté de médecin depuis environ 6
ans, je fumais, je buvais (très très peu, certes), je mangeais très
mal, je ne faisais pas d'exercice physique et je ne m'occupais
absolument pas de moi. Alors quand j'ai pris mon courage à deux mains et
que je me suis lancée dans cette aventure, je ne me suis dit qu'une
seule chose
"Soit ça marche, soit tu as au mieux un diabète de type 2,
au pire un cancer de l'estomac et ta vie n'aura vraiment rimé à rien sur
cette planète, pauvre gros tas de bidoche dégueulasse, tu ne l'auras pas volé" (oui, j'avais
une haute estime de moi, et encore là j'édulcore pour les âmes sensibles
;)).
Fait incroyable, je n'ai pas de diabète, pas de pré-diabète, pas de
mauvais cholestérol, des poumons et un coeur en parfaite santé etc.
Après l'opération j'ai fait un bilan sanguin (à 1 mois post-op à peu
près) et je n'ai eu
aucune carence ! Tout s'est très bien passé et pour
moi cela ne veut dire qu'une chose :
on me donne vraiment une
seconde chance ! Alors je ne dois pas la gâcher, je ne bois ni ne fume
plus depuis à peu près 1 an, je mange sainement, je vais au sport 2 fois
par semaine, je suis reconnaissante et j'ai vraiment envie de dire à
tous ceux qui connaissent le cauchemar de souffrir d'obésité morbide que
la vie est courte, on fait un bref passage sur Terre alors que les
millénaires vont s'enchaîner et nous oublier, alors ne gâchez pas tout,
reprenez-vous, c'est dur, il y aura des pleurs, de la colère, de la
solitude, de l'incompréhension, mais allez-y, allez-y car il faut vivre à
fond :) (source image :
http://objectif-minceur.eu)
Bien sûr, j'aurai surement des problèmes un jour, bien sûr des gens se
battent dans leur sleeve alors qu'ils ont déjà des problèmes comme du
diabète, ces gens sont courageux et ont toute mon admiration. Les gens
"normaux" ne pourront jamais vraiment comprendre :). Je vais continuer à
me battre et mon combat est bien petit par rapport à d'autres sleevés
alors bravo à eux et courage à tous (oui oui, c'était l'instant
poney-poney-youpi-pouet ^^).
Bon, ça c'était un sacré pavé à lire XD. Une petite photo pour finir, mon premier symbolique "Avant-après" :